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Nombre d’expériences humaines, se déroulent dans une temporalité construite et produite. C’est le cas des arts du spectacle, mais aussi plus largement de toute situation de communication vivante.
Le concepteur – compositeur, scénariste, conférencier – élabore son intrigue temporelle en préfigurant le processus au moyen de supports techniques de représentation – partition, scénario – formalisant une temporalité latente de celui-ci. Cela est particulièrement vrai de la conception de situations interactives, avec la maturation en cours de langages informatiques dédiés au traitement en temps réel des informations.
Ces outils techniques se fondent eux-mêmes, explici- tement ou non, sur des représentations abstraites du temps – temps linéaire, orienté, cyclique, séquentiel – issues de théories mathématiques et physiques, qui établissent des relations de nature fondamentale avec d’autres grandeurs : temps-fréquence en théorie du signal, temps-espace en relativité.
L’action de l’interprète inscrit par son corps la réalisation du processus dans un temps vécu, qui dépasse de loin sa prescription latente et formalisée, dans l’information qu’elle produit et la relation qu’elle induit. C’est là tout son apport à la constitution d’un sens spécifique. La présence centrale de l’interprète dans les arts vivants confère en effet à l’intrigue une intentionnalité, un déploiement spatio-temporel et un sens provisoire, de ce qui était encore à l’état syntaxique, qu’il dénoue en un décours temporel produit à mesure. L’ambiguïté du terme interprétation — à la fois appréhension/com- préhension de l’œuvre et exécution de cette dernière, y compris par une machine programmée — est ici particulièrement signifiante. Quelles sont ainsi les stratégies — analyse, mémorisation, répétition, anticipation – que l’interprète mobilise tant pour sa préparation que dans l’instant de l’exécution? Quelles sont celles que l’interprète-historien développe à son tour pour composer une intrigue vraisemblable? D’un point de vue anthropologique enfin, notre présent est marqué par l’échange continu entre information et corps. La possibilité de capter et d’analyser en temps réel notre comportement permet potentiellement d’anticiper un futur proche, de réduire l’imprévisible sans pouvoir l’abolir: mais cette puissance de l’anticipation nécessite elle-même une interprétation des données. Cette situation induit-elle à son tour de nouveaux para- digmes temporels ?
Temps abstrait, temps latent, temps vécu rendent compte de théories et d’expériences dont les relations sont généralement peu explicitées. L’unification des points de vue se heurte aux limites des connaissances et à l’impossibilité d’objectiver le temps comme réalité ontologiquement indépendante : la considération de structures du temps n’a de sens que relativement à une chose – phénomène ou artefact – à la fois objectivée et subjectivée selon un déploiement temporel spécifique.
L’objet de ce colloque interdisciplinaire est de faire un état des connaissances, savoir-faire et pratiques de production du temps et de susciter des fertilisations croisées associant les contributions d’artistes, concepteurs et interprètes à celles de chercheurs en mathématiques, informatique, sciences cognitives et sciences humaines, philosophie et esthétique.
Comité Scientifique
Yves André (ENS)
Moreno Andreatta (CNRS-Ircam)
Gérard Assayag (Ircam)
Antoine Bonnet (université Rennes-2 et ENS)
Arshia Cont (Ircam)
Nicolas Donin (Ircam)
Andrew Gerzso (Ircam)
Frank Madlener (Ircam)
François Nicolas (ENS)
Thierry Paul (CNRS-École polytechnique)
Hugues Vinet (Ircam)
Coordination
Hugues Vinet et Sylvie Benoit (Ircam)
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