Compositeur autrichien né le 13 juin 1977 à Kaindorf an der Sulm.
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Peter Jakober commence des études de mathématiques, musicologie et philosophie à l’Université de Graz avant d’étudier la composition avec Georg Friedrich Haas et Gerd Kühr à l’Université de musique et des arts de la scène de Graz, où il obtient son diplôme en 2006.
En 2003, il fonde, avec Erich Ranegger, le festival Hörfest qu’il dirige jusqu’en 2008 et qui a pour ambition de donner mettre en valeur les jeunes compositeurs.
Le compositeur s’intéresse particulièrement à la question de l’imprécision humaine, notamment par le prisme de la polyrythmie : plusieurs de ses œuvres recourent à des mp3, dont il équipe les interprètes pour leur diffuser soit une piste de clic soit une mélodie. Dans Sound Cloud I, chaque chanteur doit suivre des mélodies dont le pitch ou le tempo change, dans Primen, trois chœurs suivent douze chefs conduisant à des tempi différents, dans Saitenraum II, des instrumentistes répartis dans différentes pièces suivent une piste de clic. Ces dispositifs créent des atmosphères denses, où l'oscillation transitoire des instruments, finalement, génère des décalages et des imprécisions. C’est un élément majeur de la réflexion de Peter Jakober que celui de la tension entre l’exactitude de la machine et la faillibilité humaine, qui motive un projet d’émancipation de l’aspiration à la perfection. Le compositeur prend pour exemple de sa thèse I am sitting in a Room d’Alvin Lucier : dans la phrase initiale enregistrée par le compositeur, celui-ci bégaye en prononçant le mot « rhythm ». Cette irrégularité devient un point d’ancrage auditif pour le spectateur quand la phrase est par la suite répétée de nombreuses fois, ce qui, pour Peter Jakober, constitue une caractéristique enthousiasmante : une apparente faiblesse devient une qualité de la pièce, un élément central de sa création.
Dernièrement, le compositeur se penche également sur la notion de populisme, qu’il aborde dans l’opéra Populus (2020) — où il tire parti là aussi de la polyrythmie pour exprimer les tensions entre « nous » et « je ». Il trace un parallèle entre populisme et acousmatique, concept auquel il commence à s’intéresser. En admirateur d’Hitchcock, le compositeur rappelle la présence uniquement sonore du personnage de la mère de Psychose et l’aliénation qui en découle. L’ignorance des causes et la soumission aux seuls effets sont ce qui motive son travail avec l’acousmatique. Il en propose l’expérience dans sa pièce Dunkeln (2024) où les sons issus de la bande et ceux des instrumentistes se mêlent jusqu’à ce qu’il devienne difficile pour le spectateur d’attribuer une source à l’un ou à l’autre.
Les œuvres de Peter Jakober ont été interprétées notamment par l’Ensemble Recherche, le quatuor de guitares Aleph, Klangforum Wien, l’Ensemble Phace, le quatuor Arditti, l’ensemble Türmchen Cologne et l’orchestre Orgelpfeifer Graz dans le cadre des ZKM Karlsruhe, Kunstverein Köln, Austrian Culture Forum, Ars nova, März Musik Berlin, Musikprotokoll, wien modern et au festival Ultima.
Il réside à Vienne.
Bourses et récompenses
Austrian Music Export, MusikProtokoll, Société de musique contemporaine Lausanne, Ensemble Reconsil, Music Austria
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