Inger Christensen.
bass clarinet, trumpet, percussionist
Allemagne, Wittener Tage fuÌr neue Kammermusik
Sarah Sun, soprano ; Marco Blaauw, trompette ; Carl Rosman, clarinette ; Dirk Rothbrust, percussion.
Alfabet est dâabord le recueil inclassable de la poeÌtesse danoise Inger Christensen, paru en 1981, puis traduit et appreÌcieÌ en plusieurs langues. Câest indeÌniablement un recueil sur lâalphabet â chaque poeÌme emploie preÌfeÌrablement des mots qui commencent par une lettre preÌcise â mais, plus concreÌtement, câest un recueil sur la capaciteÌ geÌneÌratrice de lâalphabet, la possibiliteÌ quâil donne de nommer, et donc de faire naiÌtre. Cette ideÌe geÌneÌratrice, Christensen lâillustre par la forme (les poeÌmes ne sont, au deÌbut, quâune liste de ce qui existe) ; par le vocabulaire (plantes, animaux, eÌleÌments chimiques) et par lâemploi de la seÌrie de Fibonacci (ouÌ chaque eÌleÌment est eÌgal aÌ la somme des deux preÌceÌdentes : 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13...) pour calculer la longueur des poeÌmes.
Pour montrer lâeÌvolution dans lâeÌcriture de Christensen, jâai choisi des poeÌmes seÌpareÌs : les trois premiers, qui illustrent le principe alphabeÌtique et la progression arithmeÌtique ; le sixieÌme, qui donne aux eÌleÌments un contexte ; le quatorzieÌme, qui introduit les noms et les meÌtaphores. Lâinstrumentation des mouvements est fideÌle aÌ la logique dâaccumulation christensenienne : abrikostrĂŠerne findes est pour voix seule, bregnerne findes pour voix et trompette, cikaderne findes pour voix, trompette et percussion, skehejren findes pour voix et clarinette (exception dans la logique croissante), navnene findes est un tutti. Le mouvement final, Barentshaven, est une liste de toponymes arrangeÌe pour voix et percussion.
Jâai connu le recueil Alfabet dans lâeÌdition bilingue de Ypsilon. Câest sublimement eÌcrit en français, mais le lien eÌtroit avec lâalphabet mâobligeait constamment aÌ regarder lâeÌcriture danoise, sur la page opposeÌe. Cette langue inconnue de moi, aÌ la sonoriteÌ mysteÌrieuse et boreÌale (on entend les longues nuits dâhiver, les lapins sous les fougeÌres, les fraises des bois), mâa tout de suite donneÌ envie de dire les mots aÌ voix haute, de deÌvoiler par le son le monde quâils cachent. Jâai eu beau essayer : en danois, comme dans toutes les autres langues, lâessence dâun mot reste indicible, son domaine interminable et son secret intact.
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